SÉRIEUSE ALERTE A FUKUSHIMA, par François Leclerc

Billet invité.

Une panne d’alimentation électrique est intervenue sur le site de la centrale de Fukushima dans la nuit de lundi et mardi (heure du Japon). Ses causes n’ayant pas été déterminées, elle continue d’affecter trois piscines de refroidissement du combustible, dont la piscine numéro 4 qui est chargée de 1.300 barres de combustible usagé (le plus radioactif), après avoir touché le centre de commande de la centrale. Le refroidissement des réacteurs n’a pas été interrompu. L’opérateur ne donne pas d’information sur le rétablissement du courant dont l’interruption a aussi atteint les installations de décontamination d’eau, impliquant qu’elles regorgent d’eau radioactive.

Selon l’opérateur, la température de l’eau des piscines, qui n’est plus renouvelée, pourrait atteindre le seuil critique de 65 degrés en quatre jours pour la piscine n°4. On peut s’interroger sur l’utilisation de systèmes vitaux non redondants ainsi que sur l’incapacité à identifier les causes de la panne, cela s’explique au vu des installations de fortune de l’opérateur Tepco qui maintiennent la centrale dans ce qu’elle appelle faussement un « arrêt à froid ». Il est question de « moyens alternatifs » non identifiés par l’opérateur.

La chasse aux coriums est à ce propos toujours ouverte, le folklore des robots inopérants pour les localiser se poursuivant, les explorations endoscopiques et avec une caméra gamma n’ont toujours pas permis de les localiser, pas plus que les fuites d’eau contaminée. Ce qui pourrait accréditer l’hypothèse qu’ils ont traversé le radier en béton (le socle) des trois réacteurs concernés et que nous serions en plein « syndrome chinois ».